Comment faire face à un trouble de la déglutition ?

2 Sep 2024

La déglutition, ce geste que l’on effectue des centaines de fois par jour sans y penser, est un processus complexe et crucial pour notre santé. Malheureusement, ce mécanisme peut être fragilisé, entraînant des troubles aux conséquences parfois graves. 

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La déglutition, qu’est-ce que c’est ?

La déglutition est l’action d’avaler sa salive ou de faire passer un aliment solide ou liquide de la bouche à l’œsophage (Institut National du cancer). Ce processus se déroule en 3 phases (Hôpitaux Universitaires de Genève) :

  • Phase orale : l’aliment est mastiqué puis transporté par la langue vers le pharynx
  • Phase pharyngée : le réflexe de déglutition est déclenché. La nourriture est transportée dans le pharynx. Le larynx se ferme pour éviter le passage de l’aliment dans les voies respiratoires.
  • Phase œsophagienne : l’aliment est envoyé dans l’œsophage.
Représentation des 3 organes nécessaires au processus de déglutition

Qu’est-ce qu’un trouble de la déglutition ?

Un trouble de la déglutition, appelé dysphagie, se caractérise par un dysfonctionnement d’une ou plusieurs étapes du processus de déglutition, entraînant une gêne ou un blocage lors du passage des aliments de la bouche vers l’estomac. La dysphagie peut survenir par intermittence. Elle n’est pas une maladie mais un symptôme retrouvé dans plusieurs pathologies. (SNFGE – Société Nationale Française de Gastro-Entérologie)

Selon où se situe la gêne, les dysphagies sont classées en 2 types (SNFGE) :

  • La dysphagie oropharyngée, caractérisée par une difficulté à propulser les aliments dans l’œsophage.
  • La dysphagie œsophagienne, caractérisée par une difficulté à faire avancer les aliments à travers l’œsophage (généralement en raison de problèmes de motricité ou d’une obstruction mécanique).
Schéma des 2 types de dysphagies

Quelles sont les personnes concernées par un risque de dysphagie ?

La dysphagie est un problème fréquent, touchant environ 1 personne sur 17 au cours de sa vie, mais qui apparaît bien plus souvent chez la personne âgée (World Gastroenterology Organisation). En effet, bien que les signes de vieillissement de la déglutition soient peu perceptibles à l’âge de 65 ans, ils deviennent cliniquement significatifs dès l’âge de 80 ans, surtout en présence de maladies neurodégénératives, de traitements contre le cancer ou après des accidents (Schweizer, 2010).

Comme évoqué précédemment, un trouble de la déglutition peut survenir par intermittence ou non et découle de diverses pathologies / interventions médicales, notamment (Ordre des orthophonistes et audiologistes du Québec) :

  • Un événement neurologique soudain (AVC, hémorragie cérébrale…)
  • Une chirurgie
  • Une infection ou un virus (méningite)
  • Un cancer (ORL, digestif, thoracique ou cérébral)
  • Une maladie neurodégénérative (sclérose en plaque, Parkinson…)
  • Un trouble neurologique (paralysie cérébrale)
  • Un trouble neurocognitif majeur (démence, Alzheimer)
  • Une maladie respiratoire (COVID-19)
  • Les effets secondaires de certains médicaments ou traitements (radiothérapie, chimiothérapie…)

Comment reconnaître une dysphagie ?

Les symptômes de dysphagie les plus fréquents sont les suivants (CHU Brugmann) :

  • Un changement d’habitudes alimentaires, avec un évitement de certains aliments
  • Une baisse d’appétit, pouvant faire apparaître une perte de poids
  • Un allongement de la durée des repas
  • Une gêne, des douleurs ou des raclements de gorge en mangeant 
  • Une toux pendant et après le repas
  • Une difficulté à respirer après le repas
  • Une modification de la voix (voix rauque ou mouillée, chat dans la gorge)

Quelles peuvent être les conséquences d’une dysphagie ?

Les troubles de la déglutition peuvent entraîner des conséquences sérieuses telles que la fausse route, également connue sous le nom de « fausse déglutition », qui peut conduire à l’étouffement. Lors d’une fausse déglutition, les aliments ingérés (bol alimentaire) se retrouvent dans les voies respiratoires au lieu de suivre le chemin habituel vers le tube digestif (CHU Brugmann).

Schéma d’une déglutition normale et d’une fausse route (Hôpitaux Universitaires de Genève)

La dysphagie peut également avoir de nombreuses autres conséquences, non seulement sur le plan clinique, mais aussi sur le plan psycho-socio-émotionnel (CHU Brugmann). 

Conséquences cliniquesConséquences psycho-socio-émotionnelles
dénutrition
– déshydratation
– difficulté à prendre des médicaments
– détérioration de la fonction respiratoire
– pneumonie
– anxiété pour la prise des repas due aux fausses routes
– perte du plaisir de manger pouvant entraîner une dénutrition
– isolement social
– dépression réactionnelle
Principales conséquences de la dysphagie.

Quelles sont les solutions pour faire face à des troubles de déglutition ?

Si vous ou l’un de vos proches souffre de dysphagie, il est crucial de créer un environnement favorable pendant les repas, en mettant en place certaines conditions pour réduire autant que possible le risque de fausses routes. Pour cela, il faut veiller à (CHU de Montpellier) :

  • Être assis bien droit, la tête droite ou légèrement inclinée vers l’avant
  • Être dans un environnement calme sans distraction
  • Prendre son temps pour manger, et fractionner les prises alimentaires si la durée du repas est supérieure à 45 minutes
  • Favoriser les petites bouchées et attendre que la bouchée soit complètement avalée avant d’en prendre une autre
  • Présenter les plats de façon soignée, avec des couleurs pour stimuler l’appétit
  • Privilégier les aliments chauds ou froids plutôt que les aliments tièdes pour favoriser la sensibilité
  • Patienter au moins 30 minutes après le repas avant de pouvoir s’allonger

L’adaptation des textures des aliments est également la clé d’une alimentation facilitée en cas de troubles de la déglutition. Il existe une échelle permettant de classer les aliments et boissons selon leur texture. Il s’agit de l’IDDSI (International Dysphagia Diet Standardisation Initiative). Cet outil est divisé en 8 niveaux de texture allant du liquide (0) à la consistance solide (7).

Échelle IDDSI (International Dysphagia Diet Standardisation)

Les textures généralement privilégiées en cas de dysphagie sont les suivantes : 

  • Petits morceaux tendres (IDDSI 6) : Aliments tendres coupés en petits morceaux (maximum 1,5 x 1,5 cm) et lubrifiés (sans liquide se séparant du solide). La force linguale est nécessaire pour déplacer les aliments mastiqués (bol alimentaire) en vue de la déglutition mais la taille des morceaux permet de limiter les risques d’obstruction des voies aériennes.
  • Hachée lubrifiée (IDDSI 5) : Aliments tendres coupés très finement ou mixés et lubrifiés (sans liquide se séparant du solide). La force linguale est encore nécessaire pour déplacer les aliments mastiqués (bol alimentaire) en vue de la déglutition mais la taille des morceaux est encore plus faible qu’en texture “Petits morceaux tendres”.
  • Purée lisse / mixée (IDDSI 4) : Aliments mixés pour obtenir une texture lisse sans grumeaux. Ces aliments sont adaptés en cas de déglutition douloureuse et nécessitent moins de force de propulsion que les textures “hachées lubrifiées” et “petits morceaux tendres”.

Comme nous l’avons évoqué dans notre article sur la mastication, l’adaptation des textures doit être préconisée par un professionnel de santé et peut évoluer avec le temps. Celle-ci doit se faire au cas par cas pour être adaptée à la personne. En effet, une consommation exclusive de repas en texture mixée par une personne ayant des capacités de déglutition lui permettant de consommer certains aliments tendres ou hachés peut nuire à sa qualité de vie et augmenter son risque de dénutrition.

Quel est l’intérêt des produits de La Picorée pour les personnes présentant des troubles de la déglutition ?

Comme évoqué précédemment, la dénutrition est une des principales conséquences de la dysphagie. En effet, une étude a montré que les personnes âgées atteintes de dysphagie étaient 4,8 fois plus susceptibles de souffrir de dénutrition que celles sans dysphagie (Saleedaeng P. et al, 2023).

C’est pourquoi, les mini-cakes hyperprotéinés et hypercaloriques de la gamme P’tits Pep’s de La Picorée, destinés aux personnes à risque de dénutrition ou dénutries ont une texture moelleuse et fondante pouvant être adaptée aux personnes souffrant de dysphagie légère à modérée (test à effectuer en amont avec un professionnel de santé).

Nous avons conçu un carnet de recettes à destination des personnes dénutries et dysphagiques, qui a été construit en étroite collaboration avec 2 orthophonistes. Celui-ci propose des recettes rapides et gourmandes avec des textures “petits morceaux tendres”, “hachée lubrifiée” et “mixée”, facilitant la mastication et la déglutition.

Si vous êtes intéressé.e, n’hésitez pas à nous envoyer un mail à l’adresse bonjour@lapicoree.com, nous serons ravis de vous envoyer la version électronique de notre carnet de recettes !

Conclusion 

La déglutition est un processus complexe et essentiel au bon fonctionnement de l’organisme. Elle permet non seulement de se nourrir, mais également de protéger les voies respiratoires.

Malheureusement, la déglutition peut être sujette à des dysfonctionnements, ce qui entraîne des troubles de la déglutition, appelés dysphagies. Ces troubles peuvent avoir des conséquences graves sur la santé et la qualité de vie des personnes touchées.

 La dénutrition est une des principales conséquences de la dysphagie. En effet, une étude a montré que les personnes âgées atteintes de dysphagie étaient 4,8 fois plus susceptibles de souffrir de dénutrition que celles sans dysphagie (Saleedaeng P. et al, 2023).

Il est donc important de connaître les signes de la dysphagie et de consulter un médecin si vous en suspectez une. La prise en charge précoce est essentielle pour limiter les complications et améliorer la qualité de vie des patients.

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